Nicolas Courret, un artiste Paiste parmi les géants du Royal De Luxe
Nicolas Courret, un artiste Paiste parmi les géants du Royal De Luxe
Il fait chaud pour ce premier WE de juin sur Nantes. Toute la ville se prépare au réveil de la « Grand-mère », un nouveau personnage articulé de 7,40 m qui sommeille à l’opéra Graslin. Elle récupère de son voyage intersidéral depuis son monde des géants, situé derrière le mur de Planck, mur théorique qui marque la limite de la connaissance de nos physiciens…
Vendredi 6 juin.
Ma rencontre s’organise avec Nicolas derrière une bonne bière en terrasse d’un bistrot du centre ville. Une interview (voir ci-dessous) me permet de mieux comprendre son rôle de musicien batteur parmi les géants du Royal De Luxe; une équipe de personnages géniaux, à la fois libres et organisés autour d’actions disproportionnées!
Le soir tombe sur la ville, le char des musiciens chargé de ces milliers de watts, en mode Mad Max, se positionne derrière la place Aristide-Briand. Il va accompagner le petit géant couché sur son traineau de fer jusqu’à l’île de la Gloriette, tracté par des chevaux, et s’y couchera dans son hamac jusqu’au lendemain.
Samedi 7 juin.
Nous partons ce matin là, après avoir assisté au réveil du petit géant, à la rencontre de la grand-mère accompagnés d’une foule immense. De places en places et de ruelles en ruelles, la frénésie, la démesure et le spectacle sont immenses. On ressent la fierté des Nantais pour cette aventure et cette compagnie qu’ils hébergent, un lien évident qui caractérise cette ville pas comme les autres…
INTERVIEW FH: Ton intégration dans le Royal De Luxe et son fonctionnement?
NC: J’ai eu un appel 3 jours avant un spectacle de la compagnie. Le batteur attitré du moment est tombé du camion sur lequel nous jouons… Le matériel est sanglé comme sur un bateau, il a trébuché sur un pied de micro fixé au sol… Un technicien du Royal qui me connaissait m’a contacté et l’aventure a commencé.
J’ai découvert ainsi les compositions de Michel Augier teintées d’influence Rock, Afro, Sud Américaines mélangées à des sonorités technos. Les préparations musicales se font sur 1 mois en général. Michel nous donne l’esprit des morceaux et nous apportons notre sensibilité. Nous sommes là pour servir musicalement les marionnettes. Il faut rester simple et efficace. Nous accompagnons des scènes de géants, mais aussi des parades où l’intensité du rythme sera déterminante. Le théâtre de rue te fait jouer autrement, tu n’es pas le centre du spectacle. Parfois ton jeu doit s’adapter à la gestuelle des acteurs et tu dois pouvoir t’arrêter à n’importe quel temps de la mesure engagée… J’aime cette approche musicale qui s’effectue au milieu des odeurs de gasoil…
FH: Tes activités en dehors du Royal De Luxe?
NC: Je joue avec le groupe Eiffel. On est au repos pour l’instant, après 2 albums dont nous avons fait la promotion sur de nombreuses tournées dans le monde.
Laetitia Sheriff est une chanteuse Rennaise que j’accompagne également pour la sortie de son album en octobre 2014.
FH: Ton choix de cymbales Paiste?
NC: Je joue principalement la série Twenty Custom. Elles sont polyvalentes, complexes mais sans trop de sustain. Ma préférée est une Masters Crisp Ride de 22″ modèle Rosie. Elle a un ping fabuleux, à la fois clair et grave. Ses harmoniques ne prennent pas la tête… Je pense me diriger pour mes prochains projets sur de la série Paiste Formula 602 Modern Essentials.
FH: Comment règles-tu tes fûts?
NC: Je détends mes fûts jusqu’au point de rupture sonore, que ce soit pour les toms ou pour la grosse caisse. Cela m’apporte un son plein et court qui implique un jeu puissant, découpé et défini qui doit rouler tout le temps.
“ J’aime
cette approche musicale
qui s’effectue
au milieu
des odeurs de gasoil… ”
FH: Ton petit truc du batteur?
NC: Pour changer de son rapidement sur ma caisse claire, j’y dépose à l’envers, sur la peau existante, une peau usagée pas trop épaisse pour obtenir un son profond et mat, traité style Pop année 80.