Raconte-nous ta rencontre avec la marque VGS.
Il y a un an, j’ai rencontré Frank Haesevoets, directeur de la société de distribution Gewa France, par l’intermédiaire d’un ami batteur, Jean-Philippe Fanfant (Nouvelle Star, Christophe Maé, …) endorsé par Gewa France sur les batteries DW. Nous avons parlé de ce projet de sponsoring VGS et c’est ainsi que j’ai pu essayer pour la première fois ces guitares.
Pourquoi avoir choisi VGS ?
Au départ, je ne connaissais pas le produit. Mais je pense qu’on peut faire bouger les choses avec une marque jeune : le contact est plus personnel. J’ai pu recevoir des guitares plus proches de ce que je désire, contrairement à d’autres marques qui sont très figées. Nous avons par exemple monté des micros Seymour Duncan Antiquity sur un de mes modèles de guitare, ce qui fonctionne super ! C’est aussi cela, l’intérêt de travailler avec une marque comme ça.
Tu as en ce moment deux guitares électriques VGS. Pourquoi avoir choisi ces deux modèles ?
En fait, comme beaucoup de guitaristes, je suis évidemment fan des grands classiques. Il y a deux grandes marques : Fender pour la Stratocaster et Gibson pour la Les Paul. Sur ce projet précis avec Christophe Maé, il y a un concept qui est vraiment basé sur le son chaud et pop des Les Paul. Je me suis dirigé vers le modèle Eruption de la gamme, se rapprochant de cette optique chez VGS.
Quelles sont les caractéristiques que tu apprécies sur ces guitares ?
La qualité de la conception, le choix des bois, la finition… J’utilise des modèles européens qui sont de haut de gamme. Tout un ensemble quoi ! On est amené à faire énormément de concerts et il faut du matériel fiable, qui tienne la route et qui soit chaque soir performant. Et c’est le cas !
Que penses-tu du nouveau chevalet phénomène Evertune monté sur les guitares VGS ?
J’ai eu l’occasion de l’essayer cet après-midi et je trouve ça assez incroyable ! Pour moi, c’est une innovation. Dans le monde de la guitare électrique, il y a eu très peu d’innovation depuis des années : tout s’est fait pratiquement au départ que ce soit au niveau des micros ou des vibratos… On le sait tous, la problématique de la guitare, c’est la justesse. Une guitare est sollicitée : les cordes, la température, l’hygrométrie, les conditions atmosphériques ont un rôle déterminant sur la tenue de l’accord… Grâce à ce système, on a réussi à résoudre beaucoup de soucis. C’est très intéressant ! J’aimerais l’adopter sur un de mes modèles. Faire évoluer ce système sur un vibrato serait encore une nouvelle avancée incroyable…
Comment et quand as-tu débuté la guitare ?
J’ai commencé la guitare un petit peu par hasard. Au départ, j’étais plus attiré et passionné par les Beaux- Arts : l’art plastique, le dessin, le design. Et puis un jour, mon frère m’a sensibilisé à la musique. Il était guitariste et est devenu bassiste par la suite. Moi je voulais être batteur, mais j’ai pour finir récupéré sa guitare car nous n’avions pas de batterie à la maison. J’ai très vite aimé cet instrument. J’avais 17 ans ; c’est assez tard pour quelqu’un qui se destine à être professionnel. Très vite, j’ai pris des cours avec tous les bons guitaristes de Reims. Je les ai pillés ! (Rires). J’ai commencé comme ça, un peu par hasard, au fil des opportunités.
Ton parcours jusqu’ici ?
J’ai très vite joué avec beaucoup de musiciens. J’ai commencé à faire des bals. Mon frère, bassiste, m’a fait entrer dans un orchestre alors que je ne jouais que depuis 6 mois. Par la suite, j’ai rejoint d’autres groupes. A tel point que j’ai fini par jouer avec huit groupes de styles différents, en même temps. Je répétais tout le temps, et toujours avec des musiciens plus âgés. J’ai beaucoup appris sur le terrain. C’était une super école !
Qui sont les guitaristes et autres musiciens qui t’ont inspiré et qui t’inspirent encore ?
Cela évolue évidemment au cours du temps. Au départ, il y avait deux grandes familles. Celle du rock progressif avec des guitaristes comme Steve Howe de Yes ou Steve Hackett de Genesis ; j’ai bien aimé ce mélange de styles. Ensuite, j’ai pris une grande baffe quand j’ai entendu Michael Schenker, guitariste de UFO, qui est vraiment celui qui m’a donné envie de jouer de la guitare. A mon avis, c’est un grand précurseur de la famille des guitaristes lyriques, très expressif avec un toucher énorme et le bagage blues derrière. J’ai d’ailleurs une anecdote à ce propos. J’ai eu la chance de rencontrer Michael Schenker la veille du tout premier concert de ma vie avec mon groupe. Scorpions passait à Reims avec Michael Schenker et le concert fût annulé. Nous avons passé la soirée avec eux dans un hôtel. Schenker était ému de nous voir aussi déçus de cette annulation. Il a joué de la guitare pour nous. C’était une grande leçon pour moi et je m’en souviens souvent quand je rencontre des jeunes musiciens qui ont envie de parler. Plus tard, j’ai découvert Jeff Beck qui m’a emmené vers la fusion. Ensuite mes profs m’ont fait découvrir le jazz. J’ai également flashé sur toute la famille des guitaristes fusion/jazz californien : Larry Carlton et les guitaristes de studios de Los Angeles comme Dean Parks, Steve Lukather, et, pour moi le plus grand, Michael Landau. Et Hendrix sera naturellement une référence comme les grands compositeurs, James Taylor, Bob Marley… Tout ceci est assez éclectique, mais le lien est pour moi l’émotion. Il n’y a pas vraiment de style que j’ai ignoré.
Quels sont les groupes qui tournent en boucle sur ton Ipod ?
Il n’y a pas beaucoup de groupes qui tournent en boucle. J’écoute énormément de choses différentes. De temps en temps, je reviens aux fondamentaux. Michael Landau m’interpelle régulièrement de par sa faculté de jouer tellement de styles et de projets différents.
Ta rencontre avec Christophe Maé ?
Christophe, c’est une vieille aventure. On se connait depuis dix sept ans. Je l’ai rencontré dans le sud de la France lors d’un stage de blues. Il prenait des cours d’harmonica avec Jean-Jacques Milteau et j’y passais quelques jours de vacances avec des profs que je connaissais. Christophe s’est produit sur scène et j’ai de suite voulu le brancher comme chanteur dans mon groupe de rock. Il est venu à Paris pour une audition et je me suis vite rendu compte que sa culture n’était pas le rock mais plutôt la musique métissée, la soul… Ce jour là, je me suis dis, ce chanteur, il ne faut pas le laisser repartir et on a commencé à composer des morceaux ensemble.
Comment arrive-t-on à jouer avec des artistes connus comme Maé ?
Ce que je dis souvent, c’est que ça n’arrive pas comme cela…C’est tout un parcours, des rencontres et beaucoup de travail. Avec le cumul de mes expériences de groupes de bal, de rock et mon arrivée sur Paris me confrontant à de nouveaux réseaux de musiciens, j’ai eu la chance de faire des bonnes rencontres. De fil en aiguille, on se fait un petit CV. Le cas de Christophe est différent : on a mené l’aventure ensemble jusqu’à maintenant. Un artiste a besoin de musiciens à son service. Il faut donc savoir s’effacer tout en apportant sa culture à ses projets. Il faut aimer l’artiste, aimer la musique et aimer être à son service.
Quel est ton degré d’implication dans les compositions pour Maé ?
On compose ensemble et cela nous fait pas mal de titres en commun, que ce soit sur le premier album ou sur l’album actuel « On trace la route ». Nous sommes assez complémentaires : je lui propose des musiques et en fonction de ce qui l’inspire, on développe. C’est comme ça qu’on a créé son premier gros tube « On s’attache ». J’avais déjà toutes les harmonies et lui a rebondi très vite dessus. Nous commençons toujours nos compositions par la guitare et les musiciens viennent se greffer dessus. Il nous arrive souvent de composer dans les loges, avant de monter sur scène…
Tes projets futurs ? Tu nous as parlé de Jermaine Jackson.
Oui, j’ai eu la chance d’enregistrer en studio avec Jermaine Jackson, un premier single qui est une reprise des Jackson 5, « Blame it on the boogie » qui sortira bientôt. C’était une super rencontre parce qu’évidemment, c’est toucher à la légende de la black music et à sa culture. L’occasion s’est présentée de jouer avec lui en studio et de discuter de toutes ses influences et des musiciens et guitaristes qu’il a côtoyés. Un projet d’enregistrement de son album est en pourparler pour l’année 2012.
Comment gères-tu le trac ?
J’ai appris à le contrôler… Toutes les scènes parcourues font que tu prends du métier, et au fil du temps, tu arrives à le gérer. Le trac n’est qu’un trop plein d’émotions : c’est un doute, de l’adrénaline. J’ai réussi à le transformer en motivation et en envie d’y aller. De plus nous jouons dans de grandes salles, bien plus isolés des gens que dans les petites. Il y a donc une protection par la distance entre nous et le public. L’occasion se présente parfois de jouer en Suisse allemande et en Allemagne, dans de grands clubs où la proximité du public nous permet ce plaisir de partager plus avec eux. C’est ça qui est intéressant.
CÔTÉ EFFETS / PÉDALES
– Pédalier MIDI Voodoo Lab, câblé sur deux patches (Mesa Boogie Matrix, Voodoo Lab) pilotant banques de sons, canaux de l’ampli, Echo Pro, Mod Pro Line 6 et pédales d’effets (Boss Tremolo modifiée Robert Keeley, 2 pédales Ibanez Tube Screamer, T-Rex Mud Honey, Robert Keeley Compresseur, Robert Keeley Katana, Pro- Co Rat) préréglées, branchées et rangées dans le box du guitar tech à côté des patches.
– Pédale Wha Dunlop Custom Audio Electronics en position toujours allumée, posée sur son socle GLab qui, lui, gère l’enclenchement. C’est-à-dire que la pédale s’allume dès que le pied est posé dessus, peu importe la position de celle-ci à ce moment-là. Ceci permet également de déclencher la pédale simplement en appuyant sur le socle et d’utiliser l’égalisation de la pédale, peu importe sa position. On se retrouve donc avec une pédale très précise et facile à utiliser tout en évitant le geste habituel d’enclenchement ainsi que le bruit que celui-ci peut provoquer.
CÔTÉ AMPLIS
– 2 têtes Marshall JCM-900, dont une spare. Après essai de la tête Laboga Alligator Class-A ce jour, Bruno a craqué : celle-ci prendra donc place en lieu de la JCM- 900 principale, prochainement. Les pédales passent en mono dans la tête Marshall sur un premier baffle repris par un micro dynamique Sennheiser qui renvoie le signal sur une table de mixage. Cela gère les effets Line 6 et renvoie le tout dans un ampli de puissance qui ensuite envoie le signal en stéréo, sur deux autres baffles. Ceci permet de mixer séparément le son direct et le son avec effets, le tout de manière stéréo pour avoir une belle profondeur de son et beaucoup de présence.